Santé
Retour21 février 2025
Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca
« Une nouvelle étude de biosurveillance n’est pas requise »
Le CISSS-AT répond à la Fonderie Horne
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©Photo Médialo — archives.
Le CISSS-AT répond au programme de la Fonderie Horne.
La Direction de santé publique du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue s’est exprimée, le 21 février, au sujet du Programme volontaire de biosurveillance à l'arsenic de la Fonderie Horne. La Direction avait déjà réalisé des études de biosurveillance en 2018-2019 ayant révélé la vulnérabilité de la population rouynorandienne qui présentait des concentrations d’arsenic très élevées dans les ongles. Ainsi, la Direction réitère, qu’en l’état, une nouvelle étude de biosurveillance n’est pas requise.
La Direction de santé publique souligne que la biosurveillance constitue un outil d’aide à la décision en santé publique, notamment parce qu’elle permet d’identifier des populations particulièrement exposées ou vulnérables, ou encore d’évaluer l’efficacité des interventions.
Études de biosurveillance de 2018-2019
Les études avaient révélé la vulnérabilité de la population de Rouyn-Noranda. Les concentrations d’arsenic mesurées dans les ongles des participants résidant dans le quartier Notre-Dame étaient en moyenne quatre fois plus élevées que celles des participants d’Amos.
Ces études ont permis d’émettre des recommandations et l’application des mesures suivantes :
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Une campagne d’échantillonnage des sols réalisée en 2022, à la suite de laquelle des travaux de restauration des sols sont toujours en cours, accompagnée d’un abaissement du seuil d’arsenic pour la restauration des sols de 100 à 30 parties par million (ppm);
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Le resserrement progressif des normes quant à la moyenne annuelle des concentrations d’arsenic atmosphérique.
Les conditions pour une nouvelle étude
Il y a deux conditions essentielles pour justifier la pertinence d’une nouvelle étude en matière de biosurveillance selon la Direction de santé publique :
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La diminution significative de la moyenne annuelle des concentrations d’arsenic dans l’air ambiant.
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La décontamination des terrains du quartier Notre-Dame selon les exigences du ministère de l’Environnement. Or, seule une fraction des travaux ciblés a été réalisée.
Réaction
« Ces conditions visent une réduction significative et soutenue de l’exposition de la population aux émissions polluantes de l’entreprise et ne sont actuellement pas rencontrées.
Ainsi, réaliser des mesures additionnelles de biosurveillance à ce moment n’ajoute vraisemblablement pas d’information utile pour guider notre appréciation de la situation et nos actions de santé publique.
Nous considérons que le meilleur moyen de protéger la population des effets potentiels à la santé des contaminants émis par la Fonderie Horne demeure l’atteinte des seuils d’émissions et l’assainissement de l’environnement ».
— Dre Omobola Sobanjo, directrice de santé publique par intérim
« L’exposition à l’arsenic de la population de Rouyn-Noranda a déjà été documentée, et la biosurveillance n’est pas un moyen permettant de quantifier le risque individuel à la santé résultant de cette exposition. Les efforts devraient plutôt continuer d’être déployés afin de diminuer l’exposition via l’assainissement de l’environnement. »
— Dre Sobanjo
La Direction de santé publique a précisé qu’elle n’a aucune implication dans la planification et la réalisation du programme de la Fonderie Horne.
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